Afropolitanis_Christian Elongue

POURQUOI LES AFRICAINS REFUSENT-ILS LE « DÉVELOPPEMENT » ?

« L’obstacle majeur au développement en Afrique, quel que soit le domaine considéré, est d’abord de nature psychologique. »

Le sous-développement africain commence par le sous-développement de la perception de soi et du monde extérieur, par l’immobilisme des mentalités et se perpétue par le retour des Africains lettrés aux valeurs du terroir, sans condition. Il serait alors naïf de croire que le « sous-développement » de l’Afrique soit dû à un quelconque manque de capitaux. La compréhension de la stagnation des africains doit d’abord s’opérer au niveau micro-économique le plus élémentaire, dans la tête des africains, c’est-à-dire la mentalité, qui jusqu’à présent demeure taboue et sacralisée.

Afropolitanis_Christian Elongue

Quand le monde devient immonde…

Y’a des moments où on a honte de son pays ! 

Comment concevoir qu’en plein 21ème siècle, des femmes puissent encore mourir dans des hôpitaux publics, en présence de médecins, tout simplement parce qu’elles ne possèdent pas les fonds pour payer leurs soins ? Imaginez le désespoir de cette femme qui voit sa sœur agoniser sous ses yeux? Imaginez la peur et la terreur qui l’habite, alors qu’elle observe la vie s’échapper silencieusement de sa sœur venue donner la vie? Est-ce que c’est cette terreur qui l’a dynamitée, l’a métamorphosée et l’a hypnotisée au point de se mettre à opérer sa tante à l’aide d’une lame ? Imaginez la douleur de Monique, déjà inconsciente, alors qu’elle était déchirée par une lame, au bout de la main tremblante de sa nièce ?

Imaginez la douleur lancinante qui frappa cette nièce de voir sa tante et ces deux bébés innocents mourir sous ses yeux ? Est-ce un crime d’être pauvre ? Choisis-t-on de naître dans une famille pauvre ou dans une famille nantie ? L’humanisme a-t-il disparu de nos sociétés, pour céder ainsi la place au matérialisme ? L’intérêt doit-il supplanter l’être ? Où sont passés les valeurs de solidarité et de partage reconnues par les cultures africaines ?  La société camerounaise et le monde en général sont-ils totalement pervertis ?

J’ai mal de savoir que l’argent a autant pris le dessus sur nos valeurs éthiques et morales. La vie est une valeur suprême et sa préservation n’a pas de prix. Que les médecins qui ont refusé de prendre soin de cette femme enceinte en détresse aient honte! Qu’ils soient même destitués de leur corps de métier, car la déontologie médicale ne permet pas ce genre de traitement. Ils ont trahi le serment d’Hippocrate pour devenir des HYPOCRITES !

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Afropolitanis_Christian Elongue

La jeunesse africaine serait-elle masochiste ?

     “If you chercham, you trouvam. You trouvam and you supportam“. Lapiro de Mbanga. Artiste Musicien Camerounais

  Le masochisme est la recherche du plaisir dans la douleur. De même l’Africain recherche l’Ailleurs (plaisir) dans la douleur. Cette douleur peut être psychologique ou physique. Elle est psychologique à travers les récits (mensonges) que les anciens bengistes nous déversent quand nous vivons paisiblement au Mboa (pays). Ils nous font ainsi fantasmer, rever et envier leur vie alors qu’en réalité, ils ne « voient pas clair » et jouent chaque jour au « Toméjerrysme ». On se met ainsi à voyager sans décoller, imaginant le jour où nous aussi on pourra mener cette vie de luxe faite de cigares, champagnes et caviar comme la Jet7.

           La deuxième douleur masochiste est physique : celle-ci survient quand nous avons laissé le mythe nous emporter et nous transporter. On se met dès lors à la quête des moyens nécessaires pour réaliser notre rêve. On commence alors par gratter de tous les cotés, à épargner pour le fatidique jour de départ. La douleur physique là nous touche vraiment quand débute le voyage. Vous savez que le froid n’a pas de sentiment (nor), ne gère pas les émotions, il te met à l’aise quand tu le testes. Sans oublier les « marchands de la mort », moi je les appelle les démarcheurs puisque c’est eux qui jouent dix pour que tu puisses réaliser ton souhait : fouler le sol de Mbeng. Et comme tout bon démarcheur, il y’a les frais de démarche et de marche qui se paient avant le service. On se connait entre africain et nous connaissons tous très bien l’adage : « payez avant d’être servi » qu’on affiche dans tous les bars et lieu de vente au pays. Car après le service… Oh oh !!! Man don know !!! Prévenir vaut mieux que guérir…

         Vous savez aussi que quand tu paies ton dix, cela ne constitue pas pour autant une garantie de la réussite de ton « dossier ». De même, il ne faut pas t’attendre à ce que ton démarcheur réussisse à te faire parvenir à destination ! Il peut njoum dans les cissongos (disparaitre) sans laisser de trace (comme Bimbip!) tout comme il peut t’envoyer au champ en te mettant dans un bateau de fortune où la plupart du temps lui-même n’entre pas. Si tu arrives bien à destination c’est bien ! Sinon tant pis ! Chacun gère son couloir !!!

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Afropolitanis_Christian Elongue

Les Avatars du Marxisme en Afrique Noire

  Les dérives du marxisme en Afrique

Tout au long de cette ouvrage, la question à laquelle le chercheur tente d’apporter une réponse satisfaisante est la suivante :

« Existe-t-il une fatalité unilinéaire du développement capitaliste ou est-il possible aux pays agraires à structures de production et de gestion communautaire et à institutions de propriété collective, non encore entièrement détruites par le colonialisme, de construire le socialisme en élaborant un appareil industriel sans passer par une phase d’accumulation capitaliste ? »

Pour accomplir son projet, il commencera par nous présenter la spécificité et l’universalité de la pensée marxiste, ensuite la connaissance du passé du monde négro-africain….

La conscience transformatrice occidentale

        La conquête et la domination occidentale du monde négro-africain coïncident avec la naissance du capitalisme dont la base est la propriété privée. En effet, à la suite de la dissolution de la féodalité, les européens entreprennent de transformer les modes de production des parties du globe terrestre qu’ils conquièrent en modes de productions favorables au capital. Ils poseront ainsi le capitalisme comme un mode de production essentiel et naturel en Afrique où le pouvoir financier impérialiste agresse les économies, les ressources naturelles et matérielles, et transgresse les barrières locales et frontières nationales pour la constitution d’un marché mondial orienté vers une maximalisation du taux de profit, but ultime de l’idéologie capitaliste.

          Le temps est l’autre équation nécessaire pour l’expansion exponentielle du capital car la réduction avec les progrès scientifiques et techniques (moteur à vapeur…) va permettre l’accélération et l’intensification des échanges. C’est dans cette perspective que seront engagés les projets de construction des voies de communication notamment à travers la construction des lignes de chemins de fers, des routes et les divers investissements coloniaux dont l’Afrique sera bénéficiaire. Toutefois, nous ne devrions pas nous laisser séduire par ces projets car comme nous le verrons avec Lénine dans L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme[1] : « La construction des chemins de fer semble être une entreprise simple, naturelle, démocratique, culturelle et civilisatrice aux yeux des colonisateurs pour masquer la hideur de l’esclavage capitaliste. Mais en réalité, « les liens capitalistes qui rattachent par mille réseaux ces entreprises à la propriétés privées ds moyens de production en général, ont fait de cette construction un instrument d’oppression pour un milliard d’hommes ».

            Le colonialisme et le christianisme seront dès lors les bras armés du capitalisme. Le premier, se fera avec la violence militaire et l’école coloniale où l’usage de la mnémotechnique permettra l’aliénation des africains en leur enlevant toute conscience d’eux-mêmes afin qu’ils épousent l’idéologie coloniale, c’est-à-dire qu’ils assument eux-mêmes leur oppression et leur exploitation. Cette intériorisation et cette gravure des modèles occidentaux dans la mémoire des peuples va laisser des traces ineffaçables et des séquelles inoubliables au point « d’hypnotiser le système nerveux et intellectuel tout entier »[2]. DIMI en a fait l’expérience douloureuse puisqu’il nous aura confié avoir été victime de bastonnade et de sévères punitions pour avoir malencontreusement fait usage de sa langue maternelle à l’école : le boulou. Ceci est d’autant plus compréhensible car dans l’optique coloniale, le « Nègre ou l’indigène… est une brute ». Il est comme le dit Franz Fanon, « déclaré imperméable à l’éthique, absence de valeurs, mais aussi négation des valeurs…. En ce sens, il est le mal absolu »[3]. C’est pourquoi comme le recommandait déjà Hegel, les sévices corporels et partant l’usage de la violence est salutaire pour lui puisqu’elle lui permet de se réaliser en lui ouvrant les portes de la Civilisation et par conséquent du paradis ou du ciel. Le second bras armé, la doctrine chrétienne à travers l’Eglise aura pour fonction de détruire la personnalité du Négro-Africain d’une part et le génie des peuples d’autre part. Elle se révélera comme étant l’ « opium du peuple » c’est à dire un puissant instrument d’abrutissement des consciences. Ainsi l’alliance mission civilisatrice et évangélisation participe de la conscience européenne. Le politique et l’Eglise sont la recette ayant donné de la saveur à l’économique : le capital.

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