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Il faut bien éduquer et former les femmes au leadership
Il y a un proverbe africain qui dit : « Quand on éduque un garçon, on forme un homme. Quand on éduque une fille, on forme un village. » Non seulement c’est vrai, mais on peut le mesurer. Par exemple, une femme est beaucoup plus susceptible de consacrer ses revenus aux soins de santé et à l’éducation qu’un homme : elle y consacre jusqu’à 90% de ses revenus, contre seulement 30 à 40% pour un homme. Cette façon de faire a des répercussions sur l’ensemble de la société, au-delà des générations. L’apprentissage n’est que la première étape à franchir, et le travail la deuxième : il permet aux femmes de s’épanouir et d’exprimer tout leur potentiel.
La pauvreté est profondément enracinée dans le déséquilibre qui existe entre ce que les femmes font et ce qu’elles possèdent. Pour lutter contre la féminisation de la pauvreté, il est crucial de renforcer les capacités des femmes et de réduire les inégalités entre les sexes pour permettre aux femmes de transformer leur propre vie et celle de leur famille et de leur communauté. Le FIDA (Fonds international de développement agricole) s’emploie à créer les conditions requises pour que les ruraux pauvres soient partie prenante au développement économique et social, et se libèrent de la pauvreté. Cela passe par un meilleur accès aux actifs fondamentaux que sont, par exemple, l’eau, la terre, le capital financier, le savoir et la technologie, ainsi que par un plus grand contrôle de ceux-ci. Le Fonds s’attache plus spécialement à supprimer les obstacles matériels, institutionnels et politiques qui empêchent les ruraux pauvres, notamment les femmes, de réaliser leur potentiel.
Dans ses programmes et projets, le FIDA assortit l’intégration des questions de parité hommes-femmes de mesures spécifiques d’autonomisation des femmes. Concrètement, cela se traduit par une prise en compte systématique du rôle et des relations des hommes et des femmes dans les initiatives de développement, et par une attention spéciale à une participation équilibrée des hommes et des femmes à ces initiatives ainsi qu’aux bénéfices qui en découlent. Cependant, dans la mesure où les besoins, les droits et les intérêts des femmes sont souvent négligés, des activités spécifiques sont également conçues en leur faveur afin qu’elles aient les mêmes chances de participation que les hommes. Pour appliquer cette approche d’autonomisation des femmes, l’appui des hommes est indispensable. Pour favoriser l’égalité entre les sexes, le FIDA articule son action autour de l’amélioration du bien-être des femmes. En somme, nous pouvons et devons faire notre part pourFéminisation de la pauvreté_Afropolitanis que les femmes partout dans le monde aient accès aux ressources, aux compétences, aux connaissances et aux occasions dont elles ont besoin pour devenir les moteurs de leur propre épanouissement à long terme.
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Il faut lutter contre les violences faites aux femmes.
La résolution et le plan d’action du Sommet sur les OMD montrent que, pour la communauté, l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation des femmes contribuent également de manière cruciale à la réalisation des autres OMD et à la réduction des violences menées contre les femmes. C’est dans cette perspective que la société civile à travers le PSVF (Projet Social contre les Violences faites à l’égard des Femmes (PSVF) a organisé en septembre 1998 le premier des ateliers consacrés au problème en encourageant la production et la représentation des pièces de théâtres et autres jeux éducatifs, des chants et danses, la confection des spots publicitaires radiodiffusés et télévisés pour illustrer les répercussions de la violence sur les femmes et leurs familles. Les militantes du PSVF ont également crées des clubs d’éducation dans plus d’une plus d’une quinzaine d’écoles secondaires du Cameroun. Les mêmes clubs organisent des activités locales destinées à briser les stéréotypes qui incitent à la violence et à rapprocher filles et garçons en vue de mettre un terme à la violence dans leurs communautés, permettant ainsi à la femme d’occuper une place de choix dans la prise de décisions.
Notons également qu’avec l’avènement du digital, ces violences sont davantage accentuées notamment à travers le harcèlement sexuel sur les réseaux sociaux. Cet article élabore davantage sur les stratégies que peuvent développer les femmes pour mieux naviguer sur internet sans crainte.
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Il faut réduire les inégalités dans l’accès aux droits de propriété.
En dépit de l’importance de la terre pour la subsistance des femmes, dans de nombreuses parties du monde, les femmes ne possèdent pas de terres ou de propriétés. Lorsqu’elles en possèdent, ces propriétés sont généralement plus petites que celles des hommes. En fonction du pays en Amérique latine, les hommes agriculteurs représentent de 70 à 90 % des propriétaires officiels des terres agricoles. Au Kenya, les femmes propriétaires ne représentent que 5% des propriétaires fonciers enregistrés. De nombreux facteurs contribuent à ces inégalités, dont les pratiques discriminatoires en matière d’héritage, l’accès inégal aux marchés fonciers et les réformes agraires inéquitables. Ces facteurs entravent la capacité des femmes d’assurer leur productivité agricole et leur sécurité alimentaire et de protéger leur subsistance et celle de leur famille. De plus, les femmes ne jouissent toujours pas d’un accès égal au logement et aux technologies qui pourraient alléger leurs charges de travail. Ensemble, toutes ces inégalités minent la capacité des femmes d’assurer plusieurs aspects de leur bien-être, dont la santé, l’éducation, l’emploi et la sécurité physique.
La terre représente la part la plus importante des biens d’un ménage. Pour les personnes qui n’ont pas d’emploi, elle peut servir de filet de sécurité dans les périodes financièrement difficiles. Dans bon nombre de pays en développement, l’agriculture continue d’être une importante source d’emploi et de subsistance. Les femmes sont souvent beaucoup plus dépendantes des emplois liés à l’agriculture que les hommes. En 2008, en Asie et en Afrique, les femmes représentaient respectivement 43% et 50% de la main-d’œuvre dans le domaine de la production alimentaire. En effet, lorsque les agricultrices ne jouissent pas de la sécurité foncière, comme c’est le cas dans de nombreux pays, surtout en Afrique, elles ont un accès plus limité au crédit et aux facteurs de production et les sols ne sont pas exploités de manière efficace, ce qui a pour effet de réduire les rendements.
Par suite de la discrimination sur les marchés du crédit et les obstacles auxquels peuvent se heurter les femmes qui cherchent à avoir accès à des intrants productifs, il est aussi plus difficile pour les entreprises qui ont une femme pour chef d’être aussi productives et rentables que celles qui sont dirigées par un homme. Assurer aux agricultrices le même accès qu’aux agriculteurs à des engrais et à d’autres facteurs de production agricoles permettrait d’accroître le rendement du maïs de 11 à 16 % au Malawi et de 17 % au Ghana. Renforcer les droits de propriété des femmes au Burkina Faso aurait pour effet d’accroître la production agricole totale des ménages d’environ 6 %, sans aucun apport de ressources supplémentaires. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), donner aux agricultrices et aux agriculteurs le même accès aux ressources productives pourrait entraîner un accroissement de la production agricole de l’ordre de 2,5 à 4 % dans les pays en développement. Alors qu’est ce que nous attendons pour passer à l’action ? Valorisons la femme par nos actions et pas seulement dans nos discours. Et toi, que fais-tu pour la promotion du genre ?
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