Et si la Chance et la Providence n’existaient pas ?

A l’issue d’un instant d’inattention sur la voie publique, parce qu’aspiré par les réseaux sociaux, mon téléphone se retrouve au milieu de la chaussée. Mais échappe « heureusement » à l’écrasement des roues d’une voiture. Est-ce de la chance ou de la grâce ? Est-il prudent de manipuler son téléphone sur la voie publique ? Tel est le bref récit de smombie sous forme de questionnements que je livre dans ce billet.

 

Le smombie, ce piéton connecté mais déconnecté de la réalité 

Ce soir, alors que je me rendais à l’église, je manipulais mon téléphone tout en marchant. Je ne me préoccupais guère de la circulation autour de moi, tellement j’étais fixé et aspiré par les réseaux sociaux. Parvenu à un rondpoint, j’ai traversé la voie sans trop prêter attention. Je ne vis point venir cette voiture qui m’esquiva de justesse que vloup. Mince ! J’y avais échappé de justesse. Mais en esquivant, mon pauvre petit iPhone, tomba et se retrouva en plein milieu de la chaussée. Et une seconde voiture fonçait droit dessus…

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Un pieton africain envoyant un texto pendant sa traversée de la chaussée @Tumblr.com

Une sueur glaciale me saisit. Impuissant ! Mon regard demeura fixé sur mon téléphone ! La voiture tel un mastodonte s’avançait lentement mais inexorablement vers lui. A cet instant, je voulus fermer les yeux. Une voix intérieure me disait : « Assiah tout est fini ! ». Mais je n’y parvins point. J’attendais de voir si mon téléphone allait survivre à cette confrontation. Les deux robustes premières roues-avant s’avancèrent doucement mais surement vers cet être fragile, qui était là scotché sur la chaussée. Elles passèrent légèrement à côté et ne l’écrasèrent point. Je voulus pousser un « Ouf ! » de soulagement mais n’y parvins point. La menace était toujours présente…

Cette fois, c’était au tour des deux roues jumelles arrière. Puisque la voiture effectuait un virage, les roues arrière pouvait avoir une trajectoire longitudinalement différente de celles de devant. Je sentis ma poitrine s’alourdit ! L’air, subitement s’était raréfié autour de moi. Je recherchais de la salive en vain mais liquéfier par la scène sous mes yeux, mon palais s’était asséché. J’observais donc « attentionément », au ralenti la progression des roues arrière qui, elles aussi, et je ne sais comment, épargnèrent la pauvre « Pomme » de Steven Jobs.

 

Durant des secondes qui durèrent toute une éternité…

Immédiatement et sans réfléchir, je me ruais à sa rescousse tel Clark Kent ! Après l’avoir récupérer et retraverser la route, je la serrais tendrement sur ma poitrine ! Question de la rassurer : tout allait bien désormais ! Elle était en sécurité !

Aussitôt j’écoutais des applaudissements autour de moi ! Le temps de regarder autour et de constater que les marchands ambulants et vendeurs du rond-point s’étaient eux aussi arrêter pour observer le sort de ce malheureux petit iPhone livré à lui-même. Soulagés qu’il ne lui soit rien arrivé, l’un deux, un ambulant vendant la noix de coco, me dit, avec un large sourire d’étonnement « Challé ! You are lucky » ! (Frangin, vous êtes chanceux !) Avec le même sourire d’étonnement, je l’en remerciai. Puis lui répondit : « It’s not lucky but the Grace of God » (Ce n’est pas de la chance mais la Grâce de Dieu !)

Ces quelques secondes avaient duré une éternité ! On aurait pensé que le temps avait suspendu son envol comme Lamartine le clamais jadis. En poursuivant mon chemin vers l’église, je retrouvais mes esprits progressivement ! Et une question me taraudait. Avec l’issue « heureuse » de cet incident, était-ce simplement de la Chance ou alors la manifestation de la Grace de Dieu ?

Et si la chance ou la providence n’était au final que la Grace de Dieu ?

Personnellement, je pense qu’il s’agit de la Grâce. La chance pour moi n’existe pas. La chance est un concours de circonstances favorables. Beaucoup de gens utilisent des expressions mettant en scène la “chance”, sans réaliser un instant (ou plutôt refusant d’accepter) que quelqu’un agit derrière tout cela et que les circonstances ne sont pas le fruit d’un supposé hasard. D’autres parleront aussi de “bonne étoile”… Eventuellement, quelqu’un mentionnera la “providence” ou, qui plus est, laissera échapper un “Dieu merci” mais sans réellement reconnaître le “Dieu” dont il est question… Par contre, quand tout va mal, “qu’est-ce que j’ai fait au bon dieu” (contradiction !).

C’est donc la Grâce Divine que nous interprétons ou prenons pour de la chance. Mais il n’en est rien. Tout ce qui nous arrive, en bien ou en mal, arrive pour un but, pour une fin. Déjà que le positif ou le négatif est une perception subjective, qui diffère selon la pensée d’un individu à un autre. Seule notre attitude face aux évènements détermine leur utilité et finalité. Nous pouvons décider de voir le verre à moitié plein ou à moitié vide…

Quoi qu’il en soit, pour moi, le hasard n’existe point car c’est un mot méconnu du Dictionnaire et vocabulaire de Dieu. Et partant de tout « Croyant » véritable ! Tout ce qui nous arrive est une composante d’un plan, d’une mélodie dont le Créateur Seul en est le Chef d’Orchestre. Lorsqu’il nous arrive de bonnes choses, ne soyons pas ignorants et ne manquons pas d’exprimer notre reconnaissance à notre Père, qui nous fait du bien. Et même lorsque c’est difficile, restons dans cette bonne disposition et l’attente en celui qui change le mal en bien, et fait concourir toute chose à notre bien. Il nous aime, et veut notre bien. Il n’y a pas d’histoire de “chance”, c’est seulement sa grâce, que tous peuvent recevoir par la foi et l’humilité !

…me permirent de comprendre l’importance de la prudence et de l’attention.

Bien que je sache qu’il n’est point prudent de manipuler le téléphone sur la voie publique en marchant, cela ne m’a point empêcher de le faire. J’aurais pu être percuté, me retrouver à l’Hôpital ou même perdre ma vie. Mon téléphone aurait pu être écrasé… Une enquête menée par des chercheurs en accidentologie du groupe Dekra dans six capitales européennes, révèle que 22% des accidents mortels de la route sont des piétons, et que 17% des 14.000 piétons interrogés utilisent leur smartphone pendant qu’ils marchent en milieu urbain.

En France, 76% des 18-24 ans utilisent leur téléphone portable en conduisant, sans savoir que comportement cause 10% des accidents de la route. 76% des 18-24 ans utilisent leur téléphone portable en conduisant, sans savoir que comportement cause 10% des accidents de la route. Le piéton semble donc devenir un smombie (Smartphone + Zombie) ou un petextrian — pour reprendre le néologisme anglophone décriant la dépendance des piétons (pedestrian) pour les textos.

Mais Dieu, par son infini bonté, a voulu une fois de plus me prévenir et m’avertir. Il ne me donnera peut-être plus cette chance là. Il ne te donnera peut-être plus cette chance-là. Et le malheur frappera ! L’on se lamentera, certains iront même jusqu’à L’accuser de leurs maux. Mais je sais qu’Il nous envoie toujours des signes, des prémonitions par plusieurs canaux afin de nous sauver.
Quant à moi j’ai compris le message. J’ai retenu ma leçon. La preuve, au retour de l’église vers mon domicile, mon téléphone était sagement rangé dans ma poche. Bien que mes doigts me démangeaient, le souvenir, encore chaud de l’incident me hantait. Je ne marcherai plus en manipulant le téléphone. Si jamais je le faisais et devenais victime d’un accident ou d’un incident, je ne me plaindrais point. Car je saurais qu’Il m’a déjà averti.

Et toi qui lis ce texte, j’aimerais ainsi t’inviter à discipliner ta conduite sur la voie publique. Les réseaux sociaux ne fuient pas. Leur but c’est de monétiser notre attention et notre temps. Je te prie donc de toujours être alerte et vigilant quand tu marches en route car le malheur ne prévient jamais. “Si je savais…” est un temps imparfait qui peut être perfectionné par la prudence et la proactivité.
A bon entendeur…

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