Christian Lifestyle

Regard croisé sur la place de la culture entre le Cameroun et le Sénégal

Nos dirigeants ne prennent pas la pleine mesure de la culture dans la promotion du tourisme ! Autre secteur à l’abandon sur lequel nous ne nous attarderons point ici ! Mais nos gouvernants devraient savoir que la plus terrible et redoutable des dominations n’est point militaire mais culturelle. Le psychanalyste Albert Camus dans ses études sur les effets de la colonisation dresse le portrait du colonisé et démontre avec acuité que la plus grande réussite du colonisateur était d’avoir pu coloniser et emprisonner non pas nos corps mais notre pensée. Cette prison mentale de l’esclave vis-à-vis de son bourreau est la plus dangereuse puisqu’il préfèrera toujours inconsciemment la captivité à la liberté ! Albert Camus tout comme Albert Memmi, analyse « l’aliénation » du colonisé, et plus particulièrement du Noir antillais. Pour le jeune psychiatre martiniquais, cette aliénation est inhérente au système colonial. « Le colonialisme exerce une violence psychique, son discours : le colonisé est “laid”, “bête”, “paresseux”, a une sexualité “maladive”, explique la politologue Françoise Vergès. Et pour Fanon, “le colonisé finit par intégrer ces discours de stigmatisation, le sentiment d’être inférieur, il finit par mépriser sa culture, sa langue, son peuple, il ne veut plus alors qu’imiter, ressembler au colonisateur”.

8 différences entre les taxi-ville au Sénégal et au Cameroun

Les métropoles africaines se singularisent par une diversité et une hétérogénéité des modes de transport. Dans chaque pays, les façons et manières de se déplacer sont le reflet des dynamiques sociales. J’aimerais ici vous présenter des rapprochements entre les taxis de Dakar au Sénégal et ceux des capitales camerounaises.  Si vous alliez au Sénégal et empruntiez des taxis-ville, voici les éléments qui pourraient vous frapper : 1- Etat des véhicules : Les taxis de Dakar sont en meilleur état que ceux de Yaoundé ! J’ai même vu des Mercedes en très bon état qu’on utilisait pour le taxi ! A Dakar, 70 % du parc automobile est en bon état mais c’est près de 40% au Cameroun. La plupart des voitures qui servent de taxi sont celles en âge de prendre la retraite après de bon et loyaux services ! Mais est-ce que les gars comprennent ça alors ? La voiture chez nous a 4 cycles de vie : le premier c’est à Mbeng lorsqu’elle vient de sortir de l’usine. Le second c’est en « Occasion Belgique » c’est-à-dire lorsqu’elle est importée – elle sert ici de voiture de luxe à usage personnel. Il faut voir comment les gars se sentent avec… ! La 3ème vie est en mode « taxi » et quand elle est déjà très bien amortie, on s’en sert pour faire le « clando » ou pour escorter les gens au champ. En gros, une voiture importée sert au moins 20 ans avant de décéder et ce sont les accidents de circulation (très fréquent) qui les sauvent même parfois… 2- Où et comment négocier le prix ? La règle de base c’est de ne jamais stopper le taxi devant un lieu de « luxe » comme les hôtels, supermarché, à l’entrée d’un ministère, d’un restaurant chic… Il faut toujours s’en éloigner légèrement. Il faut être patient dans la négociation, ne jamais prendre le premier taxi venu ! C’est après avoir subi le refus de trois taxis que vous pouvez décider de hausser légèrement votre offre. Si tu viens par l’aéroport, ne jamais lui montrer que tu ne maîtrises pas le système sinon ils vont te « vacciner ». Pour plus de sûreté, il est possible de contacter des chauffeurs personnels comme c’est le cas au Cameroun. Si tu es accompagné d’un toubab ou si tu ne parles pas wolof et demande le coût du trajet en français, alors il faut le diviser en 2 voire trois. 

Amex Bootcamp Dakar 2016, ou la volonté de transformer nos sociétés

Je viens de participer au “American Express Emerging Innovators Bootcamp”, organisé en partenariat avec l’organisation américaine Ashoka afin de détecter, rassembler et inspirer des entrepreneurs sociaux contribuant au développement de leur communauté, tant dans les domaine de la santé, de l’éducation, de la sécurité alimentaire ou du numérique. De ces ateliers qui se sont déroulés à Dakar, j’en sors épuisé mais heureux.  J’aimerais décrire, échanger et partager mon ressenti suite à ce programme. J’aimerais immortaliser par les mots les moments partagés durant cet événement. Et aussi surprenant que cela puisse paraître, je ne trouve point les mots. Je me remue les méninges, en quête de termes descriptifs, explicatifs ou qualificatifs à même de transmettre les émotions qui me traversent en ce moment, et malheureusement, je n’en trouve point !

Comment décrire ces sourires complices et de malice que nous échangions déjà entre nous rien que deux jours après nos rencontres ? Comment décrire les effets subséquents de ces conversations sur nos actions ? Comment transcrire l’impact de ces échanges sur nos visions ? Comment mesurer le poids de ces témoignages sur notre motivation ? Comment décrire le rôle de ces formations dans le renforcement de nos capacités ? Bref, je ne trouve point les mots pour étiqueter ces sentiments qui pétillent abondamment en moi !

Quoi de plus merveilleux que de rencontrer des jeunes qui partagent la même vision de l’Afrique que nous ! Quoi de plus beau que de se retrouver dans le récit de l’autre ! Quoi de plus réjouissant que de pouvoir partager son expérience et d’apprendre de l’autre ! Quoi de plus captivant que d’apprendre de ces entrepreneur(e)s et leaders, de découvrir leur personnalité et un pan de leur intimité !

(Mon) dictionnaire de l’arabe dialectal égyptien : tome 1.

La langue est surement la clé qui ouvre les portes d’une culture. Composante fondamentale de toute civilisation, la langue est le socle des valeurs, le réservoir des connaissances et de la vision de tout peuple. L’existence d’un peuple est même souvent rattachée à la présence d’une langue parlée ou employée par une communauté d’usager. Il existe même de très petite communauté dont la légitimité n’a été reconnu que grâce à l’existence et l’usage d’un code linguistique qui leur est propre. L’intégration à la mondialisation nous oblige, insinueusement à être bilingue non seulement pour avoir de meilleures perspectives d’emploi mais le fait de parler deux ou plusieurs langues est une stimulation au niveau cognitif et même une certaine protection contre la survenue de la démence.

Mais bon, laissons ça de coté. J’ai commencé par une digression avant d’attaquer le fond même de mon article : l’importance capitale que revêt la langue pour accéder à une culture étrangère. Depuis près de deux ans que je vis en Egypte, l’usage courant de la langue arabe a toujours été mon plus grand défi. Vivre en Egypte sans parler l’arabe c’est comme vivre sur la lune. Non ! J’exagère un peu : c’est comme vivre au royaume des sourds-muets ! Quand tu ne maitrises pas l’arabe, toute communication voire l’intégration devient très difficile. Et il faut effectuer de véritable gymnastique pour se faire comprendre par l’égyptien lambda. Des cours d’arabe que j’ai reçu à mon arrivée à l’université Senghor, je n’ai retenus qu’une poignée dont je vous donnerai la signification et mes différents usages.

Do U Believe in Miracles ?

           Je reprends mon clavier aujourd’hui. Toutefois je ne me verserai point dans les rituels du blogging. Je ne vous présenterai point d’intrigue. Je ne tournerais point autour du pot. Je ne vous parlerais point à mot couvert. Je vous parlerais à cœur ouvert. Aujourd’hui plus qu’hier. Hier plus qu’auparavant. Je ne tergiverserais donc point. J’irai droit au but. Je parlerai sans anicroche. Je vous exposerai le fond de ma pensée à l’instant où je couche ces lignes. Pourquoi cette rupture ? Parce que mon Sujet n’aime point les fioritures. Il est simple mais grand. Pour lui les artifices n’ont point de valeur. Il ne se limite pas à notre apparence mais à notre être. Ce que nous sommes, ce que nous vivons, ce que nous pensons, ce que nous cachons, ce que nous voilons, ce que nous dérobons… Il le sait. Il le voit. Il le dévoile. Car il est omniscient et omnipotent. Je sais que ces deux expressions vous révèleront, peut-être, l’identité de mon sujet : DIEU.

           Certains l’appellent ainsi mais moi non. Car il ne s’agit là que d’un terme générique tout comme carnivore désignant les animaux se nourrissant de viande mais Lion, le nom propre et spécifique d’un animal de cette catégorie.  Dieu est donc un terme générique pour désigner une divinité. Dieu désigne un principe transcendant, supérieur aux hommes et à la nature, créateur et maître de tout. Chaque peuple a un Dieu, une divinité sur laquelle se fonde les espoirs, se dépose les déboires sans pour autant le voir. Les débats et polémiques autour de son existence ou non sont légion et je ne voudrais point m’y impliquer car il très difficile d’y faire consensus. Tout ce qu’il faut, c’est que nous respections les divinités des autres, sans pour autant les juger. Ne regardons pas l’autre au prisme de nos principes. Le faire nous conduira toujours à des guerres ou des violences. Respectons la différence de l’autre.

Un tour au Cameroun: le berceau du Makossa !

         C’est de manière impromptue que je me jette sur mon clavier pour rédiger ces (quelques)  lignes sur la musique camerounaise. En effet, je prenais mon repas après avoir passé une assez ennuyante journée, lorsque ma tante (maman) lança le Best Of Cameroon Music (Retro Ancien Makossa) sur sa smart TV. Sous mes yeux défilent les pionniers du Makossa du Mboa : Nkotti François, Ndedi Dibango, Tom Yom’s, Ekambi Brillant, Emile Kangue, Nadia Ewandè, Marco Mbella, San Fan Thomas… et Sergeo Polo.

Voir ces artistes dansés avec zèle, ferveur, le corps vibrant au rythme de la mélodie,

Voir ces danseuses réaliser ces chorégraphies synchronisées,

         Voir ces choristes accompagnant le chant de leur voix suave, revêtant toutes le même style vestimentaire : c’était l’époque de la coiffure « banane », Afro, « Chignon », les matôbôLes hommes revêtaient des ensembles « complet-complet » jeans , ou pour les plus fortunés, des costards dans lesquels ils baignaient harmonieusement. Les pantalons étaient suspendus très haut au niveau de l’abdomen et une belle ceinture mettait en évidence «l’enfilage » d’une chemise ou d’un T-Shirt de couleur frappante. Les salopettes jeans trônaient fièrement au sommet de leur gloire.

Dans ces clips, les danseuses sont très décentes et « catholiques », contrairement à ce que l’on voit aujourd’hui sur nos écrans où…

           Les messages véhiculés en langue bassa ou Douala ont davantage une visée éducative que ludique. Les atalakus, ces paroles dithyrambiques qu’ils insèrent ingénieusement pour des élites politiques ou des opérateurs économiques, ne manquaient évidemment pas : l’artiste doit bien vivre de son art dans un pays où le droit d’auteur était (est) malade voire moribond. On est loin des paroles obscènes que nous retrouvons dans la chanson contemporaine camerounaise. Je ne voudrais point incriminer les artistes musiciens qui sont bien obligés parfois de suivre l’évolution des mœurs et des préférences sociales. Cela trahit en fait la décrépitude croissante du système de valeurs morales et éthiques et partant celui du système éducatif.

Dans ces clips, le décor y est presque toujours le même :  ambiance feutrée dans un « night club » chic ; dans un salon luxurieux ou tout simplement des scènes prises dans la rue. Les plus fortunés réalisaient des scènes à Paris.

     J’étais sur le point de clôturer ce petit billet quand le clip de Kotto Bass a enchaîné : Edith. Ma tante a immédiatement dit : « cet artiste pour moi était titulaire d’une Licence en Makossa ». Chez moi, des réminiscences émergèrent sur les différentes heures que nous passions, à la veille des bals et soirées culturelles de l’université, pour essayer de reproduire ses talentueux pas de danse dont lui seul détenait le secret. Je ne saurais oublier Douleur, un autre magicien du Makossa camerounais, dont le clip « Oh Shémoh » a longtemps marqué les jeunes de ma génération. San Fan Thomas, ça vous dit quelque chose ???