Une dédicace à l’homme qui m’a rendu Homme

Résumé: A l’occasion de la fête des pères, je vous partage des souvenirs d’enfance de ma relation avec un homme spécial, mon père. Un sage incompris des siens à qui ce texte rend hommage. Au regard de la longueur du texte, je l’ai divisé en deux. Après lecture de cette 1ère partie, la seconde est disponible ici

 

Lorsque je rédigeais la section dédicace de mon 2ème master pro, je prenais le soin de caractériser en quelques mots, l’importance du dédicacé dans ma vie. Des quatre lignes qui constituait cette section figurait cette phrase : « A l’homme qui m’a rendu Homme ». Si je te demandais d’arrêter ta lecture à ce niveau, pourrais-tu deviner le personnage qui se cache derrière ces 8 mots ? Je suis persuadé que tu as la bonne réponse. Mais tu dois surement te demander : « Pourquoi ? » ou du moins « Comment ? » Eh bien, je t’invite à te laisser transporter par les lignes ci-dessous pour le découvrir…

Oui ! Je t’invite à découvrir un Homme très spécial dans ma vie. Un homme que j’ai connu toute mon enfance sans le comprendre. Un homme que j’apprends encore à connaitre. Un homme dont la nature simpliste et le caractère épicurien n’a cessé de m’étonner.

Cet homme est l’artisan de ma résilience.

Cet homme est le forgeron de ma bravoure.

Cet homme est le cordonnier qui a misé ses deniers pour coudre les sentiers de ma destinée.

S’il est vrai que cet homme est aujourd’hui l’objet d’une profonde et secrète admiration,

je dois avouer que ce n’étais point le cas au départ.

Oui ! Au départ, ses actions généraient en moi de l’incompréhension.

Au départ, ses décisions étaient l’objet de profondes scissions.

Au départ, de sa famille, il était incompris et acceptais volontiers de subir leur « mépris »…

Risible et immersible, il était la cible  de nos railleries enfantines.

Placide et parfois candide, il était autant un disciple de Voltaire que de Molière.

Le comique était une partie inhérente de sa personnalité.

J’aurais aimé continué à caractériser cet homme avec ce style poétique constitué de rimes croisées et impaires mais je suis à court d’inspiration… (Ah oui hein, ça arrive parfois… ! =) J’adopte donc le style narratif dans les lignes suivantes tout en espérant que cela n’affectera en rien ta lecture…

Bleck le Roc !

Blek le Rock, héro de BD. lafropolitain.mondoblog.org
Blek le Rock, héro de BD. Crédit : Quizz.biz

Je ne sais pas si tu connais ce personnage de bande dessinée. Blek le Roc est un héros de BD qui se caractérisait par sa force, sa bravoure et surtout sa capacité à se sortir des situations les plus risquées. Adolescent, lorsque je constatais que cet homme n’aimait jamais dépenser et que tous les plaidoyers du monde parvenaient difficilement à le faire flancher, je décidais, secrètement de le surnommé « Bleck Le Roc ». Je sais qu’il n’a jamais su (et ne saura peut être jamais) que nous l’appelions ainsi. Mais à l’époque, je n’avais pas trouver de meilleure expression pour caractériser ce que je percevais alors comme étant de « l’insensibilité » ou de l’indifférence…

Une enfance épicurienne

Interrogation au coeur e la philosophie épicurienne.
Interrogation au coeur e la philosophie épicurienne. Credit: Arrêtetonchar.fr

Je ne comprenais toujours pas pourquoi il refusait presque toujours de nous donner exactement ce que nous lui demandions. Quand on lui demandait 15 000 Frs pour l’achat de nos livres scolaires à la rentrée, il ne nous donnait presque jamais l’intégralité. Si on lui demande 1000 Frs pour l’argent des beignets de la semaine, il nous donnait 700 Frs. Les fêtes de Noël et la Saint Sylvestre étaient les principales périodes de l’année où nous recevions de l’argent pour renouveler quelques vêtements dans notre garde-robe.

Pendant cette période festive, comme tous les enfants, nous établissions une liste des habits que nous aimerions porter en ces jours festifs. Mais presque toujours, le nombre d’articles qui y étaient inscrits se voyait diviser en deux et réduit au strict nécessaire car le budget alloué ne permettait jamais de se les procurer tous. Cela générait évidemment de la frustration pour mes frères et moi car nous voyions d’autres enfants être gâtés avec des tenues toutes plus extravagantes les unes que les autres alors que leurs parents étaient moins nantis. Heureusement, malgré la modicité des moyens mis à disposition, nous revêtions toujours des tenues de qualité. Évoluant dans l’industrie vestimentaire depuis des années, notre mère, la commissaire spéciale de la famille, maîtrisait tous les « bons coins » pour dénicher des habits de qualité au « prix de gros ».

A la rentrée, mes frères et moi, prenions plaisir à dresser la liste des fournitures scolaires. Mais cette liste était ensuite méticuleusement tamisée pour ne retenir que le strict minimum. Alors que nos camarades avaient tous les 15 ou 18 livres inscrits au programme, nous n’avions que le tiers ou la moitié. Surtout les livres des matières de bases. Mais cela ne m’empêchait point cependant d’exceller dans la mesure du possible. Pendant les pauses récréatives, tandis que nos camarades mangeaient du pain-œuf-sardine, je me contentais, parfois du pain-spaghetti. En classe de Première, alors que la majorité de mes camarades avaient un téléphone Android, je me contentais d’un téléphone basique, sans tactile, avec écran noir/blanc.

Ce fut donc une enfance faite de frustration, de joies et colères. Insatisfait de la manne parentale, j’estimais et savais qu’ils pouvaient faire bien mieux si seulement la volonté y était. Mais ce ne fut presque jamais le cas, et cela s’est poursuivi ainsi même pendant mon adolescence. Aujourd’hui, je réalise que ces privations méritent des ovations, que ces sentiments d’insatisfaction font place à des sentiments de satisfaction.

Oui ! C’est maintenant que je réalise que l’homme qui m’a rendu Homme a commencé à me préparer dès l’enfance, s’assurant toujours de me garder hors de ma zone de confort. Car c’est le seul moment où l’esprit devient vif, énergétique et créatif. Dans le confort, l’esprit devient plus aisément disciple de la paresse, de la léthargie et de la procrastination. Mais ces privations, loin de générer de la convoitise, m’ont appris dès l’enfance, à me contenter du strict minimum, à le préserver jalousement et à apprécier l’abondance à sa juste valeur.

Cependant, à l’adolescence, l’homme qui m’a rendu Homme m’a fait travers traverser bien d’autres difficultés pour accélérer ma maturité. Je vous invite à découvrir mon parcours universitaire au prisme parental dans le prochain billet. J’espère que vous avez appréciez celui ci !

Je serai ravi d’avoir vos avis sur ces questions. Pensez vous que toujours satisfaire à tous les besoins des enfants est la meilleure façon de leur démontrer notre amour? Comment pensez vous que les parents devraient gérer les finances avec leurs enfants?

 

6 thoughts on “Une dédicace à l’homme qui m’a rendu Homme”

  1. Je suis parfaitement d’accord avec ce point M. Elongue “Dans le confort, l’esprit devient plus aisément disciple de la paresse, de la léthargie et de la proscratination.” Et tous ceci ne peut conduire qu’à l’echec bienqu’il y aît pas de règle sans exception. Et de mon humble avis un enfant devrait voir tous ses besoins vitaux satisfaits ( nutrition santé éducation…) mais les satisfaire tel que l’enfant le desir serait lui refuser la préparation pourtant indispensable à affronter les difficultés de ce monde. En effet un enfant qui obtient de son père tous ce qu’il veut n’a pas la possibilité d’expérimenter l’echec le refus et le rejet qui sont en fait les ingrédients indispensables de tout succès. Et l’enfant qui ne les expérimente pas pourra difficilement se relever d’un échec. Mais il faut dire que la regulation des besoin d’un enfant depend aussi du niveau de vie de la famille car un enfant peu par exemple demander une voiture et le parent la lui donne, ce qui sous certains cieux serait le “gâter”, pourtant ce parent le fait peut être dans l’optique de l’amener à se bettre pour payer du carburant pour cette voiture et en payer les frais d’entretiens, ce qui le sortirait de sa zone de confort. Pour la part, Le point focal se trouve dans la régulation du besoin de l’enfant et votre Papa l’a bien compris car il faut dire qu’il ne refusait pas de satisfaire aux besoins de ses enfants, mais il le fausait de façon régulée.

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  2. Je suis parfaitement d’accord avec ce point M. Elongue « Dans le confort, l’esprit devient plus aisément disciple de la paresse, de la léthargie et de la proscratination. » Et tous ceci ne peut conduire qu’à l’echec bienqu’il y aît pas de règle sans exception. Et de mon humble avis un enfant devrait voir tous ses besoins vitaux satisfaits ( nutrition santé éducation…) mais les satisfaire tel que l’enfant le desir serait lui refuser la préparation pourtant indispensable à affronter les difficultés de ce monde. En effet un enfant qui obtient de son père tous ce qu’il veut n’a pas la possibilité d’expérimenter l’echec le refus et le rejet qui sont en fait les ingrédients indispensables de tout succès. Et l’enfant qui ne les expérimente pas pourra difficilement se relever d’un échec. Mais il faut dire que la regulation des besoin d’un enfant depend aussi du niveau de vie de la famille car un enfant peu par exemple demander une voiture et le parent la lui donne, ce qui sous certains cieux serait le « gâter », pourtant ce parent le fait peut être dans l’optique de l’amener à se bettre pour payer du carburant pour cette voiture et en payer les frais d’entretiens, ce qui le sortirait de sa zone de confort. Pour la part, Le point focal se trouve dans la régulation du besoin de l’enfant et votre Papa l’a bien compris car il faut dire qu’il ne refusait pas de satisfaire aux besoins de ses enfants, mais il le fausait de façon régulée

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    • Merci pour votre lecture et commentaire très pertinent.
      Comme vous l’avez dit, l “échec, le refus et le rejet sont les ingrédients indispensables de tout succès”.

      Mon père l’avait bien compris et voulait nous y préparé. Mais il était malheureusement incompris à l’époque et c’est bien après que j’ai pu voir ô combien cette éducation m’a permis d’être rapidement autonome.

      Je lui suis vraiment reconnaissant pour sa tenacité car cela n’a vraiment pas été facile pour lui de tenir le coup, seul contre toute sa famille. Juste que nous percevions les choses sous des angles différents.

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  3. Non pas du tout les parents doivent donner le minimum aux enfants , quant il est trop choyé il s’ abruti. Ton paternel a quelques traits commun avec le mien .Bonne fête a tous les pères de valeurs

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